Ventilation et qualité de l’air


LE TAUX DE DIOXYDE DE CARBONE DANS LES ÉCOLES DU QUÉBEC : L’UN DES INDICATEURS DE LA QUALITÉ DE L’AIR

Selon le rapport du groupe d’experts scientifiques et techniques1 publié par le ministère de la Santé et des Services sociaux en janvier 2021, la concentration de CO2 constitue un indicateur de l’apport d’air dans un local.

Les concentrations de CO2 généralement rencontrées dans les locaux de classe ne présentent pas de risque direct sur la santé des occupants.

Après avoir a entrepris de vérifier l’état de la ventilation dans les locaux de ses établissements, le Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries (CSSDGS) a procédé à l’installation de lecteurs de paramètres de confort dans chaque classe, dès l’automne 2021 et au cours de l’hiver 2022. Ces démarches ont été réalisées à la demande du ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) à l’ensemble des centres de services scolaires et commissions scolaires de la province.

Grâce aux lecteurs de paramètres de confort, les usagers peuvent savoir, en temps réel, la concentration de CO2, la température de la classe et le taux d’humidité relative. De cette façon, ils peuvent intervenir rapidement et directement dans les locaux.

Pour en savoir plus sur la démarche du MEQ, consultez la page Web Qualité de l’air dans les écoles2 sur son site Internet.

Seuil recommandé

Pour assurer une bonne qualité d’air intérieur en milieu scolaire, le ministère de l’Éducation (MEQ) recommande que, dans chaque classe, la concentration moyenne quotidienne de CO2 soit inférieure à 1 000 ppm. En revanche, un seuil de concentration moyenne inférieure à 1 500 ppm est considéré comme acceptable.

De plus, le MEQ souligne que les valeurs mesurées dans les classes et les bâtiments scolaires sont très inférieures aux seuils fixés par la CNESST dans le Règlement sur la santé et la sécurité du travail. Ainsi, les interventions réalisées dans les classes visent principalement à augmenter le niveau de confort des élèves et du personnel.2


ACTIONS DU CSSDGS POUR ASSURER LA QUALITÉ DE L’AIR

La qualité de l’air dans les écoles de tout le Québec a fait l’objet de préoccupations, durant la pandémie. C’est pourquoi, le ministère de l’Éducation (MEQ) a entrepris une démarche, dès décembre 2020,  auprès de tous les centres de services scolaires afin de vérifier pour analyser le taux de concentration de dioxyde de carbone COdans les locaux des écoles, le COétant considéré comme un indicateur de la qualité de l’air.

La démarche dictée par le MEQ s’est déroulée en trois principales phases.

Phase I : Première série d’analyse (hiver 2021)

Phase II – Deuxième série d’analyses (printemps 2021)

  • Établissements visés : Locaux non conformes lors de la phase I
  • Début de la phase II : 8 mars 2021
  • Délais prescrits pour la deuxième analyse : fin mai 2021
  • Procédure :
    Série de correctifs, lorsque nécessaire, suivis de nouvelles mesures de concentration en CO2 des locaux problématiques pour vérifier l’efficacité des correctifs, et ce, jusqu’à ce que la concentration respecte le seuil recommandé de 1 000 ppm.
  • Résultats détaillés de la phase II : Tableau des résultats récapitulatifs par établissement et par local (printemps 2021)

Phase III – Installation de lecteurs de CO(automne 2021 et hiver 2022)

Dès l’automne 2021, le CSSDGS a procédé à l’installation des lecteurs dans tous les locaux de classe, les locaux de spécialité, les laboratoires et les bibliothèques, selon la cadence de livraison des appareils et selon l’ordre des établissements établi par le MEQ. L’opération d’installation des lecteurs de CO2 a été complétée et tous les locaux disposent maintenant de cet équipement.


BONNES PRATIQUES DE GESTION DE LA VENTILATION NATURELLE DANS LES CLASSES

Voici les pratiques de base pour une bonne ventilation naturelle dans les classes, pratiques qui ont été mises à jour dans le Guide des bonnes pratiques pour la gestion de la ventilation naturelle dans les classes du ministère de l’Éducation (MEQ).

  • En début de journée, laisser toutes les portes ouvertes, autant que possible.
  • Si la porte d’une classe doit être fermée durant les cours, maintenir le vasistas pleinement ouvert, si la classe en est dotée. Dans le cas contraire, maintenir la porte entrouverte, par exemple à l’aide d’un arrêt de porte en coin (butoir).
  • Éviter de fermer complètement les stores ou les rideaux d’une fenêtre afin de ne pas entraver la circulation de l’air.
  • En fin de journée, prendre le temps d’aérer les classes avant de fermer toutes les fenêtres. Si les portes doivent être fermées, maintenir les vasistas ouverts (le cas échéant).

En somme, les ouvertures (aux portes, aux fenêtres et aux vasistas) doivent être effectuées en continu, dans chaque classe,  pour favoriser la circulation de l’air. Le degré d’ouverture doit ensuite être adapté à la concentration de CO2 s’affichant sur le lecteur, tout en tenant compte de la température extérieure.

Lorsque la température extérieure est inférieure à 10 °C (< 10 °C)

  • Entrouvrir (de quelques centimètres) la fenêtre la plus éloignée de la porte de la classe lors de l’entrée des élèves en classe et la maintenir entrouverte toute la journée, en continu (il est important que les fenêtres ne soient pas ouvertes au maximum).
  • Surveiller la température intérieure de la classe, car elle ne doit pas descendre sous 20 °C (le confort thermique doit être priorisé pour favoriser l’attention des élèves).
  • Si la concentration de CO2 dépasse le seuil visé (au-delà de 1 000 ppm), effectuer graduellement les actions suivantes :
    • Ouvrir davantage la porte de la classe ou les vasistas, le cas échéant
    • Augmenter le nombre de fenêtres entrouvertes ;
    • Augmenter légèrement l’ouverture des fenêtres ;
    • Coordonner l’ouverture des fenêtres des classes opposées.

Lorsque la température extérieure est supérieure à 10 °C (> 10 °C)

  • Ouvrir légèrement toutes les fenêtres lors de l’entrée des élèves en classe ;
  • Si la concentration de CO2 dépasse le seuil visé (au-delà de 1 000 ppm), effectuer graduellement les actions suivantes :
    • Ouvrir davantage la porte de la classe ou les vasistas, le cas échéant;
    • Augmenter l’ouverture des fenêtres;
    • Coordonner l’ouverture des fenêtres des classes opposées.

Autres éléments à considérer pour optimiser la ventilation dans un local ou une école

Afin d’optimiser la ventilation, considérer également les éléments suivants :

  • Vérifier les éléments limitant le passage de l’air :
    • Obstruction des fenêtres par du mobilier ou des structures temporaires ;
    • Fenêtres ou vasistas condamnés ;
    • Puits de ventilation bouchés ;
  • Valider le moment d’ouverture des fenêtres d’un local ;
  • Coordonner l’ouverture des fenêtres sur un même étage ;
  • Vérifier le nombre de fenêtres ouvertes et leur amplitude ;
  • Réviser la vocation d’un local ou permuter la vocation de deux locaux ;
  • Contrôler la température des locaux.


FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ)

1. Quel est le taux acceptable de dioxyde de carbone?

Pour assurer une bonne qualité d’air intérieur en milieu scolaire, le ministère de l’Éducation (MEQ) recommande que, dans chaque classe, la concentration moyenne quotidienne de CO2 soit inférieure à 1 000 ppm, bien que Direction de la santé publique assure qu’une concentration inférieure à 1 500 ppm soit aussi acceptable.

De plus, le MEQ souligne que les valeurs mesurées dans les classes et les bâtiments scolaires sont très inférieures aux seuils fixés par la CNESST dans le Règlement sur la santé et la sécurité du travail. Ainsi, les interventions réalisées dans les classes visent principalement à augmenter le niveau de confort des élèves et du personnel.2

2. Est-ce qu’il y a une différence importante entre les concentrations de dioxyde de carbone dans l’air intérieur et extérieur ?

La concentration moyenne de dioxyde de carbone (CO2) dans l’air extérieur est de l’ordre de 300 à 400 ppm (parties par million). Elle peut atteindre 500 ppm dans certaines zones urbaines. Les humains, en raison de leurs activités, produisent du CO2 en expirant. Si bien que dans les espaces intérieurs occupés, les concentrations de CO2 sont plus élevées que celles mesurées à l’extérieur. Ainsi, à mesure que l’apport d’air frais extérieur diminue dans un espace intérieur, le taux de CO2 dans cet espace augmente2.

3. Est-ce que la santé de mon enfant est à risque?

Le CO2 est produit naturellement par la respiration humaine. Sa présence dans les locaux scolaires n’occasionne pas d’effets sur la santé des occupants, mais peut toutefois influer sur leur confort.

Une concentration moyenne hebdomadaire de CO2 inférieure à 1 500 ppm peut être utilisée comme indicateur d’une ventilation adéquate et assure un bon confort aux occupants (donc évite, par exemple, de la somnolence et des difficultés de concentration pour les élèves).2

4. Y a-t-il des locaux sans fenêtre et sans ventilation mécanique ? Si oui, quelles mesures seront mises en place ?

Les locaux sans fenêtre ni ventilation mécanique sont rares, dans le parc immobilier du CSSDGS.

Il est recommandé d’éviter, si possible, d’utiliser ces locaux comme salles de classe ou de réunion. L’usage doit être modifié de sorte à ne pas y permettre une occupation par un groupe d’élèves ou d’autres personnes.

5. Pourquoi ne pas installer des purificateurs d’air dans les classes? 

La stratégie retenue par le MEQ préconise l’installation de lecteurs de CO2 et, lorsque nécessaire dans certains locaux ou établissements, l’installation d’échangeurs d’air. Cette stratégie s’appuie sur le rapport du groupe d’experts scientifiques et techniques1 publié le 8 janvier 2021 par le ministère de la Santé et des Services sociaux qui stipule que l’utilisation de dispositifs de filtration mobiles (ou purificateurs d’air) en milieu scolaire n’est pas recommandée, en raison :

  • de leur efficacité non démontrée à ce jour pour contrer la transmission de maladies par aérosols;
  • de leur efficacité réduite dans une grande pièce (comme une classe où les sources de particules potentiellement infectieuses sont dispersées ou éloignées de l’appareil);
  • du risque d’une utilisation inappropriée (génération possible de flux d’air porteur d’aérosols);
  • du bruit qu’ils produisent qui pourrait nuire à la concentration.

De plus, il est mentionné que l’installation de tels équipements peut générer un faux sentiment de sécurité.


RÉFÉRENCES ET DOCUMENTS UTILES